Parentalité MUSULMANE

Pourquoi et comment inciter son enfant à jeûner durant Ramadan

Le mois sacré de Ramadan approche à grands pas. Comment expliquer à nos enfants cette adoration énorme ? Comment profiter de ce mois en famille ? À partir de quand nos enfants peuvent-ils ou doivent-ils jeûner ? Comment les inciter à pratiquer le plus tôt possible cette adoration ? L’objet de cet article est de vous donner, bi idhni Allah, des clés afin d’appréhender le mieux possible ce mois béni.

1) Les sagesses du mois de Ramadan

Nos enfants doivent obéir à Allah par conviction. Pour cela, ils ont besoin de comprendre, de poser des questions, d’échanger… La première étape consiste à leur expliquer le plus simplement possible les objectifs et finalités du mois de Ramadan.

Poussez votre enfant à réfléchir. Demandez-lui, selon lui, quelles sont les finalités du jeûne ? Il est important de stimuler sa réflexion afin de construire sa personnalité et bâtir en lui une conviction solide qui le poussera à jeûner afin d’obtenir tous les bénéfices issus des sagesses du jeûne.

Ces sagesses sont nombreuses. Les plus célèbres sont les suivantes :

     1] Le Ramadan ou l’école de la piété

Il est une école dans laquelle le musulman apprend la piété. La piété est le fait d’obéir à Allah par Amour pour notre Seigneur, par Espoir d’obtenir sa récompense et par crainte de subir son châtiment si on lui désobéit. En effet, lorsque le croyant délaisse des choses qui lui sont à l’origine halal, telles que la nourriture, la boisson ou les rapports conjugaux, il devient d’autant plus capable de s’éloigner des choses qu’Allah a interdites. Il éduque donc son âme, à travers le jeûne, à se soumettre totalement aux ordres d’Allah.

     2] Le Ramadan ou l’école de la sincérité

On y apprend à agir et à œuvrer sincèrement pour Allah. Le jeûne n’étant pas une adoration apparente, seul Allah sait qui jeûne vraiment. Donc qu’est ce qui empêche le jeûneur de manger ou de boire une fois seul, si ce n’est le fait qu’il a parfaite connaissance qu’Allah le voit et l’observe. Et ceci est un degré d’ « al Ihsan » que l’on pourrait traduire par « l’excellence ».

      I. Le jêune de l’enfant.

1] L’enfant est-il récompensé pour ses bonnes actions?

On peut se demander s’il est vraiment utile pour l’enfant de jeûner. Profite-t-il réellement de cette adoration ? Est-il rétribué pour son accomplissement ?

Avant de répondre, supposons que l’enfant ne soit pas rétribué et que ses bonnes actions ne soient pas encore inscrites. Le simple fait de l’éduquer sur l’adoration d’Allah, et de lui faire acquérir ainsi ne bonnes habitudes qui le suivrons, bi idhni Allah, tout au long de son existence, suffit amplement comme bienfait.

Mais Al hamdoulillah, notre Seigneur « Al Karim » (Le Généreux), en plus de ce bénéfice éducatif rétribue l’enfant en lui comptabilisant ses hassanates avant même la puberté.

Ceci est tiré de la généralité des versets suivants, qui visent aussi bien l’adulte que l’enfant :

« Voilà Notre Livre. Il parle de vous en toute vérité car Nous enregistrions [tout] ce que vous faisiez» (Sourate 45, Verset 29)

« Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire »(Sourate 50, Verset 18)

Alors n’hésitons pas à inciter nos enfants à remplir leur compte de bonnes actions !! D’autant plus qu’il ne leur est pas tenu rigueur de leurs éventuelles mauvaises actions avant la puberté !!

D’après ‘Aicha (qu’Allah l’agrée), le Prophète   a dit : « La plume a été levée pour trois catégories de personne : la personne qui dort jusqu’à ce qu’elle se réveille, l’enfant jusqu’à ce qu’il devienne pubère et pour le fou jusqu’à ce qu’il retrouve la raison ». Rapporté par Ibn Maja.

​Alors pourquoi ne pas en profiter pour leur faire prendre de l’avance dans la course vers l’au-delà ?

Malheureusement nous sommes encore trop nombreux à être insouciants à ce niveau-là.

Par contre, au niveau mondain, beaucoup d’entre nous prennent des précautions en leur ouvrant un compte bancaire dès leur naissance afin de leur constituer un capital accessible à leur majorité, dans l’espoir de les mettre à l’abri de la pauvreté. Ceci est louable mais n’est-il pas prioritaire de chercher à les protéger du feu de l’enfer ?

« Ô vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres » (Sourate 66, Verset 6)

   2] Les ​textes mentionnant le jeûne des enfants

Certains textes prouvent que certains enfants jeûnaient du temps du Prophète  .

D’après Roubayi’ Bint Mou’awidh (qu’Allah l’agrée) : « Le matin de ‘achoura, le Prophète   a envoyé dire dans les villages des Ansars : « Celui qui, ce matin, n’avait pas jeûné qu’il termine la journée en jeûnant et celui qui jeûnait qu’il continue son jeûne ». Ainsi, après cela, nous jeûnions et nous faisions jeûner nos enfants. Nous leur faisions des jouets avec de la laine et lorsque l’un d’entre eux pleurait pour avoir de la nourriture nous lui donnions un jouet jusqu’au moment de la rupture du jeûne. » (Rapporté par Al Boukhari et Muslim)

Sous le Califat de ‘Omar Ibn Al Khattab (qu’Allah l’agrée) un homme qui avait bu du vin durant le ramadan lui fut présenté. ‘Omar (qu’Allah l’agrée) lui a dit : Malheur à toi ! Alors que même nos enfants jeûnent ! Puis il ordonna de le frapper de 80 coups de fouet.  Rapporté par Al Baghaoui

   3] A partir de quand les enfants doivent-ils jeûner?

Cette question fait l’objet d’un consensus chez les savants, à savoir que le jeûne ne devient obligatoire pour l’enfant qu’à partir de la puberté.  Pour autant l’enfant doit-il être exempté de jeûner jusqu’à atteindre la puberté ? Sur cette question les savants divergent à savoir qu’il convient d’inviter l’enfant à jeûner à partir de 7 ans, et de le corriger s’il refuse à partir de l’âge de 10 ans.

  1. D’autres considèrent qu’il faut l’inviter à jeûner dès qu’il en a la capacité, sans préciser d’âge. Le critère à prendre en compte étant la capacité de l’enfant et non l’âge.
  2. D’autres encore considèrent que le jeûne ne débute qu’à la puberté.

Bien entendu, en est exclu l’enfant malade incapable de jeûner.

Les textes cités plus haut prouvent cependant que les enfants jeûnaient du temps du Prophète  .

On comprend donc qu’il est préférable d’habituer nos enfants à cette adoration dès qu’ils sont en mesure de la supporter.

On comprend également de ce hadith, que ces enfants n’étaient pas d’un âge avancé, car leurs parents les occupaient avec des jouets pour leur faire oublier la faim. Or un enfant de 8 ou 9 ans ne se ferait pas distraire par un jouet en cas de faim pressante. De plus, la forte chaleur dans la péninsule arabique, n’empêcha pas les Compagnons de forger leurs enfants à patienter face à la difficulté du jeûne dans ces conditions.

  وَيَنْشَأُ ناشِئُ الفِتْيانِ مِنَّا        عَلى ما كانَ عَوَّدَهُ أَبوهُ​

Parmi nous l’enfant grandit

En fonction des habitudes données par son père​ ​​

 

Il est donc important de donner de bonnes habitudes dès le plus jeune âge à nos enfants, et de ne pas faire l’objet d’un excès de compassion en voulant les surprotéger. Mais comment peut-on en pratique les inciter à jeûner ?

3) Les moyens pratiques pour inciter son enfant à jeûner

L’objectif est de faire aimer le jeûne à l’enfant, de trouver des moyens pour le pousser à jeûner de manière volontaire sans même que vous ne lui proposiez.

     1] Stimuler sa motivation en lui citant les mérites et récompenses du jeûne

Les mérites du jeûne sont nombreux. Parmi eux :

  • Le fait que la récompense du jeûne n’est connue que d’Allah et qu’il le rétribue autant de fois qu’il le veut.
  • Le fait que chaque nuit de Ramadan, Allah affranchisse un certain nombre de ses serviteurs du feu de l’enfer.
  • Les récompenses des bonnes actions sont décuplées pendant Ramadan.
  • Les péchés sont expiés pour celui qui jeûne par foi et espoir d’être récompensé
  • Certains Shayatin sont enchaînés, ce qui diminue l’emprise du diable et de ses disciples sur le fils d’Adam.
  • Celui qui offre le repas de rupture à un jeûneur obtient la même récompense que lui sans rien diminuer de celle de ce dernier.
  • Au moment de la rupture, l’invocation du jeuneur est exaucée.
  • Le fait que ce mois contienne une nuit meilleure que 1000 mois.
  • Une porte du Paradis nommée « Rayyaan » est destinée uniquement aux jeûneurs.

   2] Lui expliquer le rapport du musulman à la nourriture

Il convient de dialoguer avec votre enfant afin de lui faire comprendre que manger n’est pas une fin en soi mais un moyen et que les pieux mangent peu et uniquement la quantité de nourriture qui leur suffit pour adorer et obéir à leur Seigneur.

Le Prophète   a dit : « Un humain n’a jamais rempli un récipient plus mauvais que son ventre. Il suffit au fils d’Adam de quelques bouchées afin qu’il tienne son dos droit et s’il ne peut se contenter de cela alors le tiers pour la nourriture, le tiers pour sa boisson et le tiers pour sa respiration ». Rapporté par Tirmidhi

En effet, manger est une passion de l’âme qui est commune à l’homme et l’animal.

 

يا خادِمَ الجسمِ كَمْ تَشْقَى بِخِدْمَتِهِ            أتَطلُبُ الرِّبْـحَ فيما فيهَ خُسْـرانُ

أَقْبِلْ عَلَى النَّفْسِ وَاسْتَكْمِلْ فَضائِلَها         فَأَنْتَ بِالنَّفْسِ لا بِالجِسْمِ إِنْسـانُ​

Ô toi qui es au service de ton corps, combien t’épuises-tu pour le servir ?

                            Recherches-tu la réussite dans ce qui abrite la perte

Penche-toi sur ton âme et parfait ses qualités

                            Car c’est l’âme et non le corps qui fait de toi un être humain

   

    3] Habituer ses enfants à manger peu depuis petit

Contrairement aux 4 repas quotidiens imposés par la société de consommation contemporaine, le musulman doit manger uniquement lorsque le besoin se ressent. Cette habitude n’est pas évidente à adopter surtout quand notre environnement (Famille, école, travail…) est à contre-courant et que la nourriture est en permanence à portée de main.

Il y a encore quelques décennies, l’être humain n’avait pas accès à la nourriture de manière continue. Les périodes de disette faisaient partie de son quotidien. L’homme n’est donc pas fait pour manger régulièrement mais ses besoins varient en fonction de nombreux facteurs (climat, saison, morphologie, effort physique, profil physiologique, récoltes…). Mais depuis, la révolution industrielle et l’agriculture de masse ont changé la donne. Les supermarchés ont envahi notre environnement et mettent à notre disposition de quoi avoir l’estomac rempli en permanence. Et avec eux, ils ont apporté des maladies de civilisation telles que le diabète et l’hypertension. Une expression arabe désigne d’ailleurs l’estomac comme étant la source de toute maladie : « بَيْتُ الدّاءِ » littéralement « le foyer de la maladie ».

L’Imam Malik (qu’Allah lui fasse miséricorde)  a dit : « Parmi la noble médecine des médecins figure le fait que tu lèves ta main du plat alors que tu as encore envie d’en manger… »

Manger peu, c’est donc préserver sa santé. D’ailleurs beaucoup d’études contemporaines mettent en avant les bienfaits du jeûne pour la santé et le considère même comme une thérapie alternative saine au traitement de graves maladies telles que le cancer.

Cette éducation, consistant à manger peu, doit être donnée dès le plus jeune âge. Le jeûne sera ainsi plus aisé pour des enfants qui n’ont pas l’habitude d’avoir le ventre plein en permanence.

Beaucoup de parents pensent que l’habituer à manger à satiété est un bien pour l’enfant. Mais en réalité, cela le fragilise et affaibli sa détermination et sa motivation dans ce qu’il entreprend, car préoccupé par son estomac.

L’imam Ibn Al Qayyim (qu’Allah lui fasse miséricorde) cite quelques conseils sur le sujet dans son ouvrage « Les préceptes islamiques relatifs au nouveau-né ». Il dit :

« C’est mal élever les enfants que de leur permettre de se remplir le ventre d’aliments outre mesure et de beaucoup manger et boire. En revanche, il est utile de leur apprendre à retenir leur appétit, et à ne pas leur faire manger à satiété, afin de leur assurer une bonne digestion, la modération des liquides organiques dans le corps, la diminution des déchets de l’organisme, un bon état sanitaire, et la réduction des maladies parce que leurs organismes contiennent très peu de déchets d’aliments. Certains médecins ont dit : « Si tu désires que l’enfant ait un corps sain et une silhouette élégante et non déformée, garde-toi de le saturer, car lorsque l’enfant est plein et rassasié, il dort beaucoup, devient indolent, et est exposé à la flatulence. »

Il dit également : 

« On doit le protéger contre l’excès de nourriture, de paroles, de sommeil et dans les fréquentations, car ces excès sont source de perte et font rater à l’homme le bien de ce monde et de l’au-delà. Il le protège aussi fortement des méfaits des penchants effrénés liés au ventre et au sexe. Mettre à sa portée les moyens et les facilités d’accès à ses passions, c’est les détruire au risque de ne plus pouvoir le récupérer. Combien sont ceux qui ont causé le malheur de leur enfant ici-bas et dans l’au-delà en les négligeant, sans bien les éduquer et en les aidant à assouvir tous leurs plaisirs, sous prétexte de les honorer alors qu’en fait ils les humilient ; ou de les prendre en pitié alors qu’ils les lèsent et leur portent préjudice. Ainsi ils ne tirent pas profit de cet enfant et le privent de sa part dans ce bas monde et dans l’au-delà. »

Voici également quelques citations sur le sujet, de l’Imam Al Ghazali (Qu’Allah lui fasse miséricorde), dans son épitre sur l’éducation de l’âme, dans le chapitre dédié à l’éducation des enfants. Il dit :

« Le tuteur n’habitue pas ses enfants au luxe, il ne leur fait pas aimer l’embellissement et les causes du confort, sans quoi, en grandissant, il gâchera son existence à briguer ces choses qui causeront à tout jamais sa perte.»

« Les parents devraient également habituer l’enfant à manger du pain sec de temps à autre, afin qu’il ne considère pas l’accompagnement comme une nécessité absolue. »

« Ils devront enfin le préserver de la mauvaise influence des enfants habitués à l’aisance, au luxe et aux habits fastueux, en le gardant de se mêler à ceux qui l’inciteraient à en vouloir autant. »

« Il est demandé de l’empêcher de dormir la journée car ceci engendre la paresse. En revanche, il ne faudra pas le lui interdire la nuit, mais il faudra éviter de lui donner un lit moelleux, afin que ses membres se raffermissent, qu’il ne soit pas en surpoids, et ne devienne pas incapable de supporter l’inconfort. Il doit au contraire l’habituer à la rudesse, tant en matière de literie qu’en matière de vêtements ou de nourriture. »

   

    4] Lui lire des histoires des pieux prédécesseurs autour du jeûne

Encore une fois, revient l’importance pour l’enfant de s’identifier à des modèles. Des exemples à partir desquels il peut s’inspirer et puiser de quoi nourrir son ambition et sa détermination. Cela n’est pas propre au jeûne de Ramadan, mais doit être fait régulièrement tout au long de l’année à travers une lecture quotidienne de biographies de personnages qu’on aimerait le voir imiter tels que les Prophètes, les Compagnons, les Savants, et autres héros de l’Islam à travers l’Histoire.

     5] Lui préparer des repas qu’il aime

Pour l’encourager et le pousser à patienter, préparez-lui des repas qu’il aime pour le souhour (repas avant l’aube) et l’Iftar (repas de rupture après le coucher du soleil). Ce point peut paraitre anodin mains peut bi idhni Allah faire la différence.

    6] L’emmener à la mosquée pour la rupture

C’est pour lui l’occasion de voir l’engouement de la communauté au cours de ce mois, et ainsi contribuer à lui faire intégrer sa particularité et son importance. Le fait de voir les musulmans attendre et rompre ensemble le jeûne au moment de l’Adhan du Maghreb le marquera et lui donnera envie de participer à cette communion.

    7] Lui donner des exemples d’enfants qui ont débuté le jeûne

Citer lui des exemples d’enfants qu’il connaît qui ont débuté le jeûne, mais surtout pas en utilisant un ton tinté de reproche. Parlez-en par exemple entre époux en présence de votre enfant en faisant l’éloge de l’enfant en question. Cela peut faire naître en lui une volonté de se concurrencer dans le bien avec ses amis.

L’emmener à la mosquée pour la rupture peut être l’occasion pour votre enfant de rencontrer des jeûnes de son âge l’ayant précédé dans l’accomplissement du jeûne et ainsi débloquer la situation.

Cela est facilité pour les enfants étudiant dans les écoles privées musulmanes où ils sont plus à même de trouver des enfants du même profil que lui.

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    8] Prendre de bonnes habitudes durant ce mois

Le mois de Ramadan est l’occasion rêvée pour réformer son foyer et y construire un climat de foi et de spiritualité.

Vous n’aviez pas l’habitude de lire avec votre enfant ? Lancez-vous !

Après la rupture et avant de partir à la prière de Tarawih, couchez vos enfants en leur lisant une histoire. Avant le début du mois de Ramadan, proposez lui de choisir un livre qui lui plait ou emmener le à la librairie musulmane du coin et laissez le choisir ce qu’il souhaite lire. Au bout de 30 jours ce petit rituel avant de se coucher sera parfaitement intégré. Si vous avez du mal à faire aimer la lecture à votre enfant, voici un article avec de nombreuses astuces pratiques pour faire, bi idhni Allah, de votre enfant un mangeur de livre.

Prévoyez une lecture quotidienne réunissant toute la famille même si celle-ci ne dure que quelques minutes.

Vous pouvez lire chaque jour une porte de Ryad As-Salihin de l’Imam An-Nawawi ou Achamail al Mouhammadia (Les nobles caractères du Prophète Mohammed  ​) de l’Imam At-Tirmidhi. Faites participer tout le monde en lisant à tour de rôle. Cela responsabilise les enfants et les stimule en les impliquant dans ce rituel familial.

Vous avez un enfant qui a atteint les 7 ans ? C’est la bonne occasion pour lui apprendre à prier. Habituez-le alors, durant ce mois, à vous accompagner au moins une fois par jour à la mosquée. Voici un article avec 15 astuces pour faire aimer la prière à votre enfant.

Vous passez peu de temps avec le Coran ? Profitez de ce mois pour renouveler votre lien avec notre Livre Saint. Lisez, lisez, lisez… seul ou avec votre enfant. Vous voir lire le Coran est pour lui une éducation silencieuse. Écoutez beaucoup le Coran à la maison ou en voiture, et demandez à votre enfant de choisir le récitateur qu’il préfère.

Vous êtes éprouvés par des péchés tels que la musique, la médisance, le retardement de la prière, les séries télé obscènes, la vulgarité… Ce mois est l’occasion pour vous sevrer et sevrer vos enfants de ces mauvaises habitudes, et de les remplacer par un emploi du temps conforme aux principes du croyant. Fixez-vous un programme avec des objectifs accessibles et faites les efforts pour vous y conformer. Ce programme doit être adapté à votre profil et classer les bonnes actions par ordre de priorité. Par exemple quelqu’un qui a du mal à prier les 5 prières obligatoires va se concentrer sur celles-ci et non pas sur les prières de Tarawih qui elles, ne sont pas obligatoires.

Le Prophète  a dit :

 « Allah Très Haut a dit : A celui qui nuit à l’un de mes alliés, je lui déclare la guerre. Rien ne rapproche autant Mon serviteur de Moi, que l’accomplissement des obligations que Je lui ai imposées. Puis Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par les œuvres surérogatoires jusqu’à ce que je l’aime. » Rapporté par Al Boukhari

Gardez à l’esprit que vous éduquer c’est éduquer votre enfant, car vous êtes pour lui un modèle, dans le bien comme dans le mal, qu’il observe puis imite.

 

     9] Ne pas contraindre l’enfant à jeûner contre son gré

Contraindre un enfant à jeûner peut avoir l’effet inverse de ce qui est recherché. Le mot d’ordre est « la douceur ». Il convient de les inviter, de les encourager et de les inciter avec sagesse, patience et douceur.

Contraindre l’enfant est un bon moyen de faire naître en lui l’hypocrisie. Beaucoup de parents se plaignent qu’une fois pubère, leur enfant ne pratique pas le jeûne, mais dans la majorité des cas, ils en sont les premiers responsables, en ayant délaissé le travail d’éducation et de sensibilisation qui commence bien avant la puberté. Alors discutez, échangez et mettez en place toutes les causes informelles pouvant l’inciter à jeûner.

    10] ​Allez-y progressivement

L’objectif de cette éducation est d’accompagner progressivement l’enfant à être capable de jeûner entièrement le mois de Ramadan, une fois parvenu à la puberté. Il convient donc, année après année, d’augmenter le nombre de jours jeûnés en s’adaptant au profil de votre enfant.

Lancez-lui, en début de mois, un défi qu’il sera capable de relever : Combien de jour penses-tu être capable de jeûner cette année ? Encouragez-le et rappelez-lui cet objectif qu’il s’est lui-même fixé, afin de le remotiver face à la difficulté que peut représenter pour lui cette adoration.

     11] ​Ne pas sous-estimer les capacités de l’enfant

Voulant éviter tout inconvénient ou effort à leurs enfants, certains parents les dissuadent de jeûner considérant souvent à tort qu’ils n’en sont pas capables ou voulant les protéger au maximum.

L’éminent savant Mohammed Ibn Salih Al ‘Uthaymine (Qu’Allah lui fasse miséricorde) fut interrogé au sujet du jeûne des enfants. Il donna la réponse suivante :

 « Il convient d’ordonner aux enfants qui n’ont pas atteint la puberté de jeûner s’ils en sont capables de la même manière que les Compagnons (qu’Allah les agrée) le faisaient avec leurs enfants. Certes les savants ont mentionné que le responsable de l’enfant doit lui ordonner de jeûner afin de l’habituer et pour enraciner en lui les bases de l’Islam jusqu’à ce que ceci soit naturel pour lui. Mais par contre si le jeûne leur est trop difficile ou s’il leur nuit, dans ce cas, on ne les contraint pas.

Je voudrais attirer l’attention sur le fait que certains parents interdisent à leurs enfants de jeûner ce qui est contraire à la pratique des Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux. Ces parents prétendent qu’ils font cela par miséricorde et par pitié pour les enfants alors qu’en vérité la miséricorde envers les enfants est de leur ordonner l’accomplissement des rites islamiques, de les y habituer et de leur faire aimer ces rites. C’est sans aucun doute là que se trouve la bonne éducation et le meilleur soin que l’on puisse accorder à nos enfants. »

D’autres apprennent à leur enfant à placer leur religion au second plan, en les incitant par exemple à ne pas jeûner en période d’examen ou lors d’une compétition sportive, alors que ceux-ci ont atteint la puberté. Indirectement, vous faites comprendre à votre enfant que son examen ou sa compétition est plus important que le fait d’obéir à Allah. Or, il convient de transmettre à nos enfants que notre foi est la chose la plus précieuse que l’on possède, et que rien ne doit passer avant.

Vous l’avez compris, al hamdoulillah, des solutions existent, cependant leur efficacité ne dépend que de la volonté d’Allah. Le croyant doit donc s’en remettre à son Seigneur et patienter jusqu’à ce que vienne la délivrance. Il doit être endurant et ne pas perdre patience lorsque les résultats tardent à venir.

Le Prophète  a dit :

 « Et sache aussi que la victoire vient certes avec la patience, et que l’issue favorable vient certes après l’affliction, et qu’après la difficulté vient la facilité. » Rapporté par Ahmed et Al Hakim

Certains enfants ont des caractères plus difficiles que d’autres. D’autres enfants ont baigné dans l’insouciance durant de nombreuses années. Ces facteurs doivent donc être pris en compte dans le programme de réforme de son foyer. Quoi qu’il en soit celui qui est sincère Allah lui accordera tôt ou tard une solution à sa difficulté.

Allah dit dans le Coran :

 « Et quiconque craint Allah, Il Lui donnera une issue favorable, et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. » (Sourate 65, Versets 2-3)

    12] Lui proposer des activités ludiques en rapport avec le jeûne

Il y a bien sûr les activités manuelles à faire, les activités déco, les jeux et autres quiz autour de Ramadan, mais pas que.

Pendant ce mois, nous sommes souvent amenés à nous montrer plus miséricordieux envers nos proches et nos voisins.

C’est souvent l’occasion de créer des liens ou de les souder davantage.

Faire participer ses enfants dans l’élaboration de petits cadeaux, sachets de confiseries, pâtisseries ou autres à offrir à ses voisins, ou à la mosquée, c’est aussi le moyen de les imprégner de cette ambiance festive qui est extra-ordinaire . L’occasion de montrer la solidarité de la oumma, sa générosité et le plaisir d’offrir …

Profitons donc de ce mois béni pour nous lancer dans un nouveau projet, un projet qui a pour objectif l’au-delà. Et comme cité plus haut, l’invocation du jeûneur est acceptée lors de la rupture du jeûne. Alors profitez-en pour invoquer, entre autres, pour vos enfants et les enfants des musulmans en demandant à Allah de vous permettre de leur donner la meilleure éducation possible, d’ouvrir leur cœur à la foi et de les préserver des tentations.

Qu’Allah nous accorde de jeûner et veiller ce mois béni par foi et espoir d’obtenir Sa récompense, et d’en sortir, nous, notre famille et notre communauté, meilleurs.

Amin !!

Mohamed Abou Ibrahim

7 Commentaires

  1. Samah

    Assalam aleykom, barakallahou fiki pour cet excellent article et ces rappelsl! Amin à tes Douas, puisse Allah guider tous les Musulmans et leurs enfants vers ce qu’Il agrée!

    Réponse
    • SAKINA

      As salam aleykoum wa ramatoula wa barakatou, tout ces conseils sont un trésor. Je suis rebousté et prête à mettre les mots doux pour accompagner mes jeunes enfants au jeun de ce mois béni . Baraka Allahou Fik. Qu’Allah vous récompense

      Réponse
  2. Fatima Zahra

    Barakallah fikom pour cet article au moins la oumma pourra s’informer et peut être arrêter de juger les parents faisant jeûner leurs jeunes enfants El hamdoulilAh ❤️

    Réponse
  3. Hinda

    Article très enrichissant mashaAllah ! J’en recommande grandement la lecture ❤ qu’Allah nous facilite l’éducation de nos coeurs et de nos enfants !

    Réponse

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