Pourquoi emmènes-tu tes enfants à l’école?

  (Avant de chercher à répondre à cette question, sache tout d’abord que le savoir et l’éducation sont un des principaux leviers qui permettent à un état ou à une communauté de s’élever et de prospérer. Un état ou une communauté mettant l’éducation au centre de ses préoccupations ne peut donc que se redresser et évoluer.

Dans un passé pas si lointain la Corée du Sud ou encore Singapour décidaient de mener campagne avec pour cheval de bataille l’éducation et les voilà qu’en quelques décennies ils ont réussi à se démarquer et à être des leaders dans le domaine.

Depuis 3 semaines, nos enfants ont regagné les bancs de l’école pour une nouvelle année scolaire. En tant que parents, nous avons tout fait pour les mettre dans les meilleures conditions pour appréhender la rentrée, en mettant pas exemple à leur disposition tout ce dont ils ont besoin en terme de matériel et de vêtements.

Mais la priorité n’est pas que nos enfants arborent de nouvelles chaussures ou remplissent leur cartable de nouvelles fournitures. La priorité est de les préparer à exceller pour faire d’eux la génération qui réformera notre communauté.

La priorité n’est pas que nos enfants remplissent les bancs des écoles, mais plutôt qu’ils profitent du savoir qui leur est transmis afin de retrouver ses fruits dans leur vie, leur comportement et leurs actions.

Pour se faire, il convient de se préoccuper en priorité de nourrir l’âme et le cœur de nos enfants avant de se préoccuper de nourrir leur corps et de soigner leur apparence.

Cette rentrée est l’occasion de se remettre en question et de s’interroger, pourquoi fais-je tant d’efforts pour emmener mes enfants à l’école ou pour les inscrire dans des cours ? C’est à cette sagesse qu’il est fait allusion dans les vers de poésie suivants :

يَا خَادِمَ الجِسْمِ كَمْ تَشْقَى بِخِدْمَتِهِ     أَتَطلُبُ الرِّبْـحَ فِيمَا فِيهِ خُسْـرَانُ

أَقْبِلْ عَلَى النَّفْسِ وَاسْتَكْمِلْ فَضَائِلَهَا   فَأَنْتَ بِالنَّفْسِ لا بِالجِسْمِ إِنْسَـانُ

 

Ô toi qui es au service de ton corps, combien t’épuises-tu pour le servir ?

Recherches-tu un bénéfice dans ce qui ne t’apporte que la perte ?

Tourne-toi plutôt vers ton âme et parfais ses qualités

Car c’est ton âme et non ton corps qui fait de toi un être humain

Que penser donc d’un enfant qui a passé des années sur les bancs de l’école et des associations musulmanes, puis lorsque l’on fouille un peu, on s’aperçoit que malgré toutes ces années l’enfant n’a acquis que très peu de savoir ? Certains en sortent sans même maitriser la lecture et l’écriture, et parfois même sans savoir s’exprimer correctement. Pire encore, on les retrouve trop souvent négligents vis-à-vis des obligations religieuses telle que la prière, désobéissants envers leurs parents ou encore noyer dans des futilités ou des choses nuisibles.

Ceci est un constat amer car la communauté a trop longtemps négligé l’éducation.

Alors pourquoi les emmenons-nous à l’école ou à des cours le week-end ? Est-ce pour nous débarrasser d’eux et avoir du temps libre ? Est-ce pour jeter la responsabilité de leur éducation sur les épaules d’autrui ?

Beaucoup d’entre nous diraient : “j’emmène mon enfant à l’école afin qu’il obtienne un bon métier et qu’il soit à l’abri de la pauvreté !”. Cette réponse n’est pas satisfaisante et dénote le manque d’ambition de son auteur. Si c’était effectivement pour cela que le croyant emmène son enfant à l’école, quelle est donc la différence qui le démarque du non croyant dans l’éducation de son enfant ? En effet, celui qui ne croit pas en l’au-delà souhaite également que son enfant obtienne un bon poste et vive dans la prospérité…

Le croyant averti sait que la recherche du savoir et l’éducation des enfants sont une adoration à travers laquelle on se rapproche d’Allah.

Allah dit dans le Coran :

O vous qui avez cru ! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens et les pierres (At-Tahrim, Verset 6)

Le Prophète a dit :

La recherche du savoir est une obligation pour tout musulman. (Ibn Majah)

Il convient donc d’avoir pour ambition en les éduquant qu’ils excellent afin de devenir des maillons forts, des croyants pieux et des réformateurs de cette communauté et qu’ils soient ainsi utiles pour eux-même, pour leur communauté, pour la société et pour l’humanité toute entière.

Le Prophète a dit :

Le plus aimé auprès d’Allah est celui qui est le plus utile pour les autres. (At-Tabarani)

Le croyant doit donc chercher à être aimé par Allah en étant bon et utile pour les autres, que ces autres soient musulmans ou non.

Nous devons donc avoir pour ambition que nos enfants excellent dans tous les domaines car notre Prophète ﷺ nous a enseigné :

Allah a certes prescrit l’excellence en toute chose ! (Mouslim)

 

C’est d’ailleurs cette ambition qui animait les musulmans durant l’âge d’or de l’Islam, lorsque le savoir et l’éducation était une priorité de la communauté, ce qui a permis de faire jaillir de ses rangs des érudits dans toutes les sciences. Pour illustrer cela nous pouvons, au-delà des érudits en sciences religieuses, citer :

  • Al Khawarizmi qui vécut au second siècle de l’Hégire à Bagdad et qui est considéré comme le père de l’algèbre.
  • Az-Zahrawi qui est un médecin andalou, ayant vécu durant le 4ème siècle de l’Hégire et qui est considéré comme le père de la chirurgie moderne.
  • Ibn Al Haytham qui posa dès le 4ème siècle les bases de la recherche expérimentale. Ses travaux ont d’ailleurs permis d’aboutir à la découverte de l’appareil photo, du microscope et des lunettes de vue.
  • Ibn Khaldoun qui vécut au 8ème siècle est considéré comme le père des sciences humaines que sont la sociologie et l’anthropologie.

 

Mon fils, que veux-tu faire plus tard? 

Si nous posions aujourd’hui la question à nos enfants : “Que veux-tu faire plus tard ? Quel métier souhaites-tu exercer ?” Nous serions étonnés de constater qu’un grand nombre d’entre eux n’a pas d’ambition et pas de projet pour l’avenir, et que parmi ceux qui en ont un, un nombre non négligeable souhaitent devenir footballeur, boxeur, acteur ou chanteur.

Mais à qui la faute ? Semons-nous les graines de l’ambition et de la réforme dans leur cœur pour attendre quelque chose de leur part en retour ?

La question qui leur est posée est mal choisie, ceci car le plus important n’est pas le métier qu’il choisira plus tard. Peu importe le domaine dans lequel il évoluera, car l’essentiel est qu’il excelle dans ce qu’il fait avec pour ambition d’être utile et de contribuer à son niveau au redressement de notre communauté.

La question qu’il convient donc de lui poser est plutôt la suivante : Mon fils, ma fille comment vas-tu être utile pour ta communauté et pour l’humanité plus tard ? Que vas-tu pouvoir lui apporter ? Lequel de ses besoins pourrais-tu contribuer à combler ?

C’est ainsi qu’étaient éduqués les enfants durant l’âge d’or de l’Islam. Pas étonnant que certains d’eux devinrent des érudits, des auteurs, des professeurs voir même des mouftis avant même l’âge adulte.

Pour étayer cela, nous pouvons citer 2 exemples :

  1. L’imam Al Boukhari :

Il est célèbre pour avoir parcouru le monde musulman en quête des hadiths authentiques du Prophète  pour mettre à disposition de la communauté son receuil inestimable Sahih Al Boukhari qui est considéré comme le livre le plus authentique après le Saint Coran. Mais comment en est-il arrivé là ? Ce que peu de gens savent c’est que derrière Al Boukhari se cache un de ses professeurs qui fut la cause de son ambition. Au cours d’une assise religieuse, ce professeur dit à ses élèves, parmi eux Al Boukhari qui était encore tout jeune, que la communauté avait besoin que quelqu’un réunisse les Hadiths authentiques du Prophète  dans un recueil. Cette graine tomba dans le cœur d’Al Boukhari ,qui depuis, eut l’ambition d’être celui qui remplirait cette mission. Il vécut donc pour la concrétisation de ce projet et Allah lui permis de le réaliser.

  1. Qoutouz

Malheureusement peu connu, il est pourtant un des plus grand héros de l’Histoire musulmane. Il est en effet celui qui débarrassa les musulmans des persécutions, des massacres et de la barbarie des tatars. Après des décennies sanglantes durant lesquelles les tatars rasaient tout sur leur passage, Qoutouz dont la vie fut semée d’embuches et d’aventures, les vaincu lors de la bataille décisive de ‘Ain Jalout. Ce qu’on sait moins c’est que depuis tout petit, Qoutouz grandit avec l’ambition d’être celui qui débarrasserait les musulmans de l’injustice des tatars, tout simplement car sa famille l’éduqua dans ce sens et planta dans son cœur la graine de ce projet qu’Allah lui permis de concrétiser.

Nos enfants ressentent-ils que nous donnons la priorité à leur éducation ? Ressentent-ils en nous une ambition qu’ils deviennent des réformateurs qui écriront l’histoire d’un futur meilleur pour notre communauté ?

Malheureusement la négligence de nos enfants vis-à-vis de leur religion et de leur communauté n’est autre que l’héritage que nous leur avons légué. Combien de parents interdisent à leurs enfants de jeuner durant les examens ? Combien de parents apprennent à leurs enfants à faire sortir la prière de son temps en les accomplissant toutes une fois rentrés du travail ou de l’école ? Combien de parents se mettent en colère contre leur enfant lorsqu’il rate un examen ou redouble une année mais reste silencieux lorsque ce dernier néglige ses obligations religieuses ? N’est-ce pas là une contradiction évidente chez celui qui souhaite la réforme tout en paralysant et anesthésiant la nouvelle génération ?

Jusqu’à quand les enfants des musulmans vont-ils errer dans les rues ? Jusqu’à quand les enfants des musulmans vont-ils être vulgaires ? Jusqu’à quand les enfants des musulmans vont-ils prendre pour modèles des pervers en lieu et place de nos héros que sont les Prophètes, les Compagnons et les savants ?

Les raisons de ce constat sont nombreuses, certaines sont internes au foyer musulman et d’autres sont liés à leur environnement. Mais quelles sont donc les solutions ?

Bien évidemment, nous sommes tous conscients que la communauté ne va pas se relever du jour au lendemain, mais qu’elle doit plutôt faire preuve d’ambition, de persévérance sur le long chemin que représente la réforme. Cependant le premier pas vers la solution est déjà de prendre conscience du problème et de nos manquements afin de commencer à chercher des solutions. Cette prise de conscience est encore trop marginale.

Nous nous limiterons ici à citer deux axes, loin de prétendre avoir une solution toute faite et prête à l’emploi.

La réforme doit se faire à 2 niveaux :

Premièrement, au niveau des organisations musulmanes que sont les mosquées, les écoles, les instituts et associations de bienfaisance qui doivent mener une politique dans laquelle l’éducation est au centre de leur préoccupation. Ainsi leurs décisions, leurs choix, leurs investissements et leurs efforts s’orienterons vers ce but commun.

Deuxièmement, au niveau du foyer musulman qui doit se construire et vivre autour du savoir et de la connaissance. C’est un sujet qui a déjà fait l’objet de 2 de nos articles (lien à ajouter).

Mais pour résumer la solution, le Verset suivant est adéquat :

Le bon pays, sa végétation pousse avec la grâce de son Seigneur ; quant au mauvais pays, (sa végétation) ne sort qu’insuffisamment et difficilement. Ainsi déployons-Nous les enseignements pour des gens reconnaissants. (Al A’raf, Verset 58)

Les réformateurs sortent donc de foyers bâtis sur la piété. Il est donc utopique d’espérer de quelqu’un dont le souci tourne principalement autour de ce bas monde qu’il éduque les réformateurs de demain.

Si nous voulons obtenir les mêmes résultats que ceux qui ont éduqué les générations dorées de cette communauté, nous devons éduquer nos enfants comme ils ont éduqué les leurs. Pour vous inspirer, nous vous invitons à lire les biographies d’Az-Zoubayr ibn Al ‘Awwam, Mou’awiya,  l’Imam Malik,  l’Imam Ahmad, Sofiane At-Thawri, Qoutouz ou encore le contemporain Ibn Badis et bien d’autres ….

Qu’Allah nous accorde la réussite et nous utilise dans l’éducation d’une nouvelle génération dorée !Amin

Mohamed Abou Ibrahim

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